jeudi 16 août 2007

Quand il y a de la couleur...


La couleur des fois s’impose, ou est-ce un geste maladroit qui s’est révélé un choix judicieux. Laisser sa chance au hasard. Elle révèle une mosaïque urbaine. La couleur se fait trame. Elle guide l’œil du premier plan jusqu’au fond de la photo. La couleur n’est pas indispensable, un accident, un accident, il y a eu heurt quelque chose a jailli, un jet de couleur. Elles s’agglutinent, les couleurs se mêlent, se ne sont plus des blocs, des bâtiments, du bois une échelle, un mur du béton qui se présentent à vous. La fumée est un gris estompé, le ciel a été mouillé. Un ange pisse, voilà la question est résolue.
Voyez vous mêmes ce sont là des couleurs. Une arabesque. Vert, rouge, gris, gris-pisse – …l’ange. Du blanc quelques taches éparses. Là où il y a gris, il y a blanc. C’est pur. Il faut de la pureté dans tout. C’est vrai, c’est saint, ça ne vaut que pour soi. Comme les couleurs, comme la photo. Elle ne sert à rien. Ou peut être bien que…? Pour l’art. L’art peut-il servir, oui à être de l’art tout d’abord, c’est idiot. Des portes que l’on enfonce.

L'image se trouve dans votre tête

Un désert d’airain, un univers d’ailleurs, provenant des confins d’un regard, d’un angle. L’approche est saillante. C’est un regard neuf posé sur du bitume, au devant des poutres qui suivent la perspective jusqu'à se perdre en un point. De la lumière. Non plus éclairante mais éblouissante. Ne sont-ce pas là les astres de la modernité…furieuse modernité. Ton espace est la nuit avancée, recluse sur elle-même. Pas de témoin, pas un bruit, le pas de l’homme s’est tari, sa place même dédite. Un cri dans le désert, étouffé à la naissance. Le silence est bon parfois, surtout la nuit. Le bruit, on n’en ressent que l’écho lointain délaissé là, par le jour trépassé.
Un sens, l’ouie, mort, pour que d’autres émergent. Une acuité visuelle sans borne autre que les éclats de lumière provenant du fond. Rouge. Comme de la dynamite. Dynamiter la vue, et faire un cadeau, une surprise au regardeur. Illumination, l’objectif comme objet de la voyance, cela va sans dire.
Et les ombres tapies en de sombres recoins, s’affirment dans la nuit, prennent place à côté de ce monde étincelant.
Les structures s’imbriquent les unes sur les autres, fourmillent les détails, éclate ce qui, le jour n’est que de l’utile. C’est une emprunte d’éternité, le sublime a été préservé, la photo en est la trace indélébile. Et cela le temps d’une pose, «deux minutes», sans aucun doute ça se reconnaît, deux minutes d’exposition. Non?
Les charpentes ont révélé leur beauté, mâle. Elle rouille, passe avec le temps. Elle a une odeur, amère. Elle est monumentale.
Mais voyez, c’est au cœur de la bête que vous jette l’image dans l’antre de l’urbanisme. Son industrie, ses rêves d’élévation, de toute puissance. Et l’on est rien, l’homme n’est rien en comparaison… cependant la photo contraint la bête, qui sous les regards s’assagit. Figée, hors du temps ou plutôt en un instant, pris dans son propre mouvement…à jamais.

mercredi 15 août 2007

A la charnière entre la France et les États-unis.



Le soleil est à son zénith. Sa lumière pénétrante serpente le long des murs des bâtisses lasses, jonchant les coins de rue. Silence les murs ont des oreilles, il y a de la vie là comme il y a de l’ombre, il y a comme une odeur singulière qui plane autour des lieux…C’est un mystère bien oppressant, c’est une angoisse qui du haut des façades jusqu’au bas de nos dos comme une sueur, une lente et froide, vient sécher.
C’est un homme debout au milieu de nul part. Inerte comme la mort qui guète dans l’obscurité …un instant et celui d’après vous n’êtes plus.

lundi 13 août 2007

«Parce que les cravates coûtent chères.»



Elles ne disent pas à qui elles ont appartenus, hommes d’affaires, pères de famille –toujours affairés-, célibataires... Peut être une amoureuse se ruina pour offrir à son bien aimé une cravate. Serait-elle planté là celle-là. Lève dont la main, manifeste toi mon bougre. Ainsi figées comme des écorchés, séchées au soleil de plomb de midi, même vos couleurs chatoyantes se sont enfuies. Lambeaux suspendus dans les aires, oh misère…
Serpents, oui vous les serpents et vos taches singulières, sifflez-vous encore? Ou vous a –t-on cloué le bec pour de bon? Sonnette passer sous silence.

dimanche 12 août 2007

Le noir et blanc pour pallier à la couleur.


Le noir et blanc pour pallier à la couleur, il ne sert de tenter de retrouver la fraîcheur des vrais tons, leurs vibrations. Car il faut du silence pour que l’on observe. Parce qu’il faut que ça interpelle pour que ça parle. Parce que nos yeux voient la couleur constamment. Parce qu’il sont las.
Elles n’éblouissent plus personnes les couleurs, même le sang est transparent…même le sang. En noir et blanc on le verrait, tout du moins on se demanderait si ça en est. En est-ce vraiment? Est-ce toujours du sang que du sang noir et blanc. Oui pour un daltonien. Qu’à cela ne tienne faisons nous daltoniens. Vos organes vous en empêchent, un clic et le tour est joué. Un monde en blanc en noir. N’est ce pas l’harmonie même? Et les autres tons, jaunes, et tout ce que vous voudrez seront rendus par les nuances de gris.

Mais du noir et blanc pour que vous compreniez, ce n’est pas commun. Pas vulgaire. L’on s’y attache, et l’on voit enfin de nouveau. Et ce n’est rien, tout tiens à rien… la preuve.

La photo comme fascination face au monde.

La photo comme fascination face au monde. Comme découverte de ce qui a toujours été là, dans une forme de latence, comme une passiveté perceptible enfin, surgissant soudain par l’entremise d’un flash.
C’est comme une rencontre, celle d’une inconnue, que l’on s’étonne d’avoir déjà connue ou peut être juste croisée. Comme un paysage, un décor, presque un vieux meuble que l’on ne se fatigue plus à voir. Une épouse que l’on désire plus, qui est là, parce que c’est sa place…oui une place c’est cela occuper une fonction. Même si elle est vide, dé-scénarisée, sans substance.
Toujours les femmes, LA photo comme une fille de joie quelconque que l’on prend sur un trottoir.
Elle ne décroche pas un mot se donne nu, naïve et vulnérable, malléable, sage comme un image. Oui c’est cela un cliché.
Dévêtue en un claquement de doigt, possédée aussitôt que pénétrée chez soi.
L’échange a eu lieu, de courte durée, le temps d’un cri, d’un regard, d’un sourire.
Étendue là dans les draps, moites encore tout en sueur, sa silhouette se dégage. C’est donc une femme qui est là. Peut être a-t-elle un nom, une vie, une histoire. Fille de joie : c’est un camouflage. Comme exister au monde est un mirage! Et l’attention qu’on lui porte la révèle.

La photo c’est des mots sur une surface, jamais lus, demeurés silencieux, une tombe. Mais aussi un discours qui dévoile, qui sait mettre à nu. Une caisse de résonance. Un discours de la sensation. Une expression prise dans une image. Encore une fois une découverte. Un face-à-face enfin entre vous et ce qui aurait pu demeurer pour jamais invisible.
Une fille de joie, une vulgarité. Le monde n’a que faire des vulgarités. On en fait l’impasse voilà tout. C’est ce que l’on ne saisirait jamais sans l’objectif. Un filtre qui dévoile, un prisme qui d’un jet vous place devant la vie.