dimanche 12 août 2007

La photo comme fascination face au monde.

La photo comme fascination face au monde. Comme découverte de ce qui a toujours été là, dans une forme de latence, comme une passiveté perceptible enfin, surgissant soudain par l’entremise d’un flash.
C’est comme une rencontre, celle d’une inconnue, que l’on s’étonne d’avoir déjà connue ou peut être juste croisée. Comme un paysage, un décor, presque un vieux meuble que l’on ne se fatigue plus à voir. Une épouse que l’on désire plus, qui est là, parce que c’est sa place…oui une place c’est cela occuper une fonction. Même si elle est vide, dé-scénarisée, sans substance.
Toujours les femmes, LA photo comme une fille de joie quelconque que l’on prend sur un trottoir.
Elle ne décroche pas un mot se donne nu, naïve et vulnérable, malléable, sage comme un image. Oui c’est cela un cliché.
Dévêtue en un claquement de doigt, possédée aussitôt que pénétrée chez soi.
L’échange a eu lieu, de courte durée, le temps d’un cri, d’un regard, d’un sourire.
Étendue là dans les draps, moites encore tout en sueur, sa silhouette se dégage. C’est donc une femme qui est là. Peut être a-t-elle un nom, une vie, une histoire. Fille de joie : c’est un camouflage. Comme exister au monde est un mirage! Et l’attention qu’on lui porte la révèle.

La photo c’est des mots sur une surface, jamais lus, demeurés silencieux, une tombe. Mais aussi un discours qui dévoile, qui sait mettre à nu. Une caisse de résonance. Un discours de la sensation. Une expression prise dans une image. Encore une fois une découverte. Un face-à-face enfin entre vous et ce qui aurait pu demeurer pour jamais invisible.
Une fille de joie, une vulgarité. Le monde n’a que faire des vulgarités. On en fait l’impasse voilà tout. C’est ce que l’on ne saisirait jamais sans l’objectif. Un filtre qui dévoile, un prisme qui d’un jet vous place devant la vie.

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